Quoi de mieux pour débuter ce blog, qui traitera aussi des questions de territoire, que d’écrire quelques billets sur Lupcourt, ce village Lorrain qui m’a vu grandir ?
Avant de réaliser, dans d’autres articles, un diagnostic plus exhaustif et de publier quelques entretiens avec des Anciens du village, je vais m’atteler dans ce premier billet à vous présenter le territoire physique, géographique qu’est Lupcourt, ainsi que son évolution en matière d’urbanisme.
« La carte et le territoire » :
C’est donc ici, à une douzaine de kilomètres au sud de Nancy et à une envolée de Saint-Nicolas-de-Port, que se trouve la maison familiale depuis 25 ans. A l’origine rurale et agricole, la commune est voisine de Ville-en-Vermois, Fléville-devant-Nancy, Ludres, Richardménil, Flavigny-sur-Moselle et Azelot. Elle appartient à cette unité agricole, géographique et paysagère que l’on appelle le Plateau du Vermois, l’un des « greniers à blé de la Lorraine », coincé entre la Meurthe d’un coté et la Moselle de l’autre, à l’instar du Saintois. L’ implantation de la commune est attestée depuis le XIIème siècle, son patrimoine est d’ailleurs fort de la présence d’un château historique.
En matière administrative, la collectivité a rejoint depuis 2014, une partie de ses voisines dans la communauté de communes des Pays du Sel et du Vermois.
Le village, d’hier à aujourd’hui :
Lors des dernières décennies, le village a vécu bien des changements, à l’image de l’évolution qui touche aujourd’hui bon nombre des campagnes françaises. Sa proximité avec l’agglomération nancéienne lui fait connaître les effets de la périurbanisation : la population y est ainsi passée de 286 à 427 habitants entre 1982 et 2011, soit 50% d’augmentation en moins de 30 ans. Pendant la même période, le nombre de logements est passé de 99 à 170 1. Les premiers lotissements ont vu le jour à la fin des années 1960, pour autant, comme le montre la présentation des images aériennes (ci-dessous), les constructions ne cessent depuis de « pousser » sous forme pavillonnaire, en fonction des règles d’urbanisme et goûts propres à chaque époque.
On le voit sur les vues aériennes, le traditionnel village-rue s’est vu ajouter plusieurs appendices plus ou moins heureux en terme de continuité urbaine. La physionomie du village est également marquée dans son « coeur historique », comme le montrent les quelques prises de vue du village datant du début du vingtième siècle.
Au gré des rénovations, les anciennes maisons-fermes sont devenues de grandes maisons, à fonction unique d’habitation.
Les usoirs, qui avaient une fonction utilitaire et sociale en accueillant poules, tas de bois et bancs ont laissé la place à des espaces asphaltés occupés désormais aléatoirement par des voitures. A nouveaux temps, nouveaux usages.
Loin de toute vision « nostalgique » ou de rejet de la modernité, on peut tout de même regretter qu’une trop grande minéralisation donne une image peu flatteuse du centre du village, comme on peut d’ailleurs le constater dans bon nombre de bourgs alentours.
Les entrées de village sont elles aussi « maltraitées », au delà des vergers devenus maisons, les aménagements et éclairages tendent à laisser penser à des entrées de zones industrielles.
L’un des atouts et des facteurs d’attractivité des villages périurbains est un cadre de vie agréable, voire préservé, tout en permettant d’habiter à proximité d’agglomérations et de grandes zones de services. Aussi, il me semble dommageable pour son développement futur, que la physionomie et le patrimoine de cette petite commune ne soient pas davantage mis en valeur et préservés. D’autant à l’heure où le dernier PLU (Plan Local d’Urbanisme), présenté le 28 octobre dernier, augure de nouvelles constructions à l’entrée du village.
De quoi poser la question de l’avenir de ce petit village et du type de développement souhaité par ses habitants. Est-il voué, par son dynamisme démographique et le passage de toujours plus de terres agricoles en parcelles à lotir, à perdre son caractère rural ? L’arrivée de nouveaux habitants s’est-elle accompagnée automatiquement d’un développement économique de la commune ? Autant de questions auxquelles je tenterai de répondre dans de prochains articles.
A venir dans d’autres articles : diagnostic et état des lieux du territoire, pistes de développement, entretiens avec des habitants.
Crédits : Cartes postales anciennes issues du site Cartes postales de Lorraines. Vues aériennes issues de Google Maps et de Geoportail. Prises de vue actuelles du village, Charles Thomassin.